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Boniface de Castellane

Dimanche 28 janvier 2024

par Rembrandt Bugatti

Atelier de Nadar, Boni de Castellane

Rembrandt Bugatti (Milan, 1884 - Paris, 1916)

Boniface Marquis de Castellane, c. 1912

Bronze à patine nuancée de bruns.
Signé sur la terrasse "R. BUGATTI"

Haut.totale 76 cm.

Provenance : collection particulière, vallée du Rhône.
Certificat Art Loss Register, Londres, 10 avril 2024.

Exposition du plâtre : 1912, Salon de la Société nationale des Beaux-Arts, Paris.

Rembrandt Bugatti, ca. 1912. A bronze sculpture of Boni de Castellane. Signed on its green marble base. Original cast by AA Hébrard.

Certificat et avis d'inclusion au Répertoire Rembrandt Bugatti établi par Madame Véronique Fromanger le 27 février 2024.

Bibliographie : Véronique Fromanger, "Une trajectoire foudroyante ; Rembrandt Bugatti", les Éditions de l'Amateur, 2016. Reproduit p.183. "Plâtre, collection particulière. Fonte Albino Palazzolo : en l'état des connaissances, sous toutes réserves, le tirage en bronze répertorié à ce jour est d'un exemplaire."

Le Boni de Bugatti, par Véronique Fromanger

En 1912, le jeune sculpteur italien Rembrandt Bugatti écrit à son frère Ettore « [..] tu peux disposer de mon atelier quand tu le veux et le temps que tu voudras. Je suis étonné pour le buste du Prince, il y a bien longtemps qu’il est fait, et tu peux lui dire de ma part d’aller le réclamer et qu’il n’a rien à débourser [..] ». Il s’agit du portrait du prince Paolo Troubetzkoy, initié à la vie mondaine parisienne de la Belle Epoque par les esthètes impertinents, excentriques, hautains et profonds que furent le comte Robert de Montesquiou et le marquis Boniface de Castellane.

Quelque rares portraits

La fascination exercée par ces grands aristocrates sur leurs contemporains en ont fait les modèles de nombreux héros de romans ; Marcel Proust dira d’eux qu’ils furent « les professeurs de beauté de toute une génération ». Intime de la famille Bugatti depuis Milan, Paolo Troubetzkoy guide Rembrandt Bugatti dans les salons parisiens ; le temps d’un bref séjour, avant de repartir pour le zoo d’Anvers, retrouver ses amis de tous les jours que sont les animaux sauvages, Bugatti réalise quelques rares portraits. Tous seront fondus en bronze, en tirage unique, par le maître incontesté de la fonte à cire perdue, A. A. Hébrard.

L'âme d'un grand seigneur

Au temps de la Belle Epoque, les maîtresses de maison attiraient dans les bals artistes, poètes et personnalités susceptibles d’enchanter l’éclat de leurs réceptions fastueuses. Bugatti y rencontre l’un de ces personnages extraordinaires et, lors d’une visite privée, modèle un portrait magistral du marquis Boniface de Castellane en tenue de chasse à courre : d’une seule ligne, Bugatti a totalement saisi l’âme de ce grand seigneur. Esthète et collectionneur, Boniface de Castellane fut toujours très soucieux de son apparence. Même dans l’adversité à laquelle il fut confronté et face aux obstacles qu’il dût surmonter, il chercha à rester digne de son plus illustre ancêtre, Talleyrand. Politiquement très actif, il fut aussi un grand sportif.
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